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Ray Veri


Premium (World), Sartrouville

la Faucheuse

tot ou tard elle nous ratrape
alors le plus tard possible
et dans la dignité
Ray
Origine
L'Ankou semble être un héritage de la mythologie celtique,
et plus précisément du Dieu-père dont la fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons ou le cycle jour nuit. Bien qu'on lui attribue désormais la faux ou la pique, son arme canonique est le mell benniget ((br) maillet béni). Tout indique sa proximité avec le dieu gaulois Sucellos et le dieu irlandais Eochaid Ollathair, ou Dagda, qui tuent et donnent la vie avec leur arme, maillet ou massue. L'Ankou est une figure panbrittonique de cette fonction, et est appelé Anghau au Pays de Galles et Ancow en Cornouailles. Sa fonction a par la suite été réduite à la seule Mort
Description
Il ne représente pas la Mort en elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter dans sa charrette grinçante (karr an Ankoù, karrigell an Ankoù, karrik an Ankoù) les âmes des défunts récents. Remplissant ainsi un rôle de "passeur d'âmes", l'Ankou est à considérer comme une entité psychopompe. Lorsqu'un vivant entend le bruit de la charrette (wig ha wag !), c'est qu'il (ou selon une autre version, quelqu'un de son entourage) ne va pas tarder à passer de vie à trépas. On dit aussi que celui qui aperçoit l'Ankou meurt dans l'année.

Voici comment le décrit Anatole Le Braz dans son recueil de légendes La Légende de la Mort :

« L'Ankou est l'ouvrier de la mort (oberour ar maro).
Le dernier mort de l'année, dans chaque paroisse, devient l'Ankou de cette paroisse pour l'année suivante. Quand il y a eu, dans l'année, plus de décès que d'habitude, on dit en parlant de l'Ankou en fonction :

- War ma fé, heman zo eun Anko drouk. (Sur ma foi, celui-ci est un Ankou méchant.)

On dépeint l'Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d'un large feutre; tantôt sous la forme d'un squelette drapé d'un linceul, et dont la tête vire sans cesse au haut de la colonne vertébrale, ainsi qu'une girouette autour de sa tige de fer, afin qu'il puisse embrasser d'un seul coup d'oeil toute la région qu'il a mission de parcourir.

Dans l'un et l'autre cas, il tient à la main une faux. Celle-ci diffère des faux ordinaires, en ce qu'elle a le tranchant tourné en dehors. Aussi l'Ankou ne la ramène-t-il pas à lui, quand il fauche ; contrairement à ce que font les faucheurs de foin et les moissonneurs de blé, il la lance en avant. »
Ainsi l'Ankou est un être mouvant, un relais que se passent chaque année les derniers défunts de décembre. Graphiquement il est représenté comme un être sans âge, d'aspect non distinct puisque couvert par une cape, souvent noire (ou d'un linceul). Contrairement aux représentations squelettiques de la Mort, l'Ankou est la plupart du temps représenté comme un être de chair, puisqu'il a été homme un jour. Cependant, les figurations sculptées de l'Ankou de certaines églises (La Martyre) le présentent en squelette aux orbites creuses, armé d'une flèche ou d'une faux.

L'Ankou dans la culture populaire [modifier]
Deux sculptures le représentent, l'une au musée de Morlaix, l'autre à Ploumilliau, dans les Côtes-d'Armor. Elles sont toutes deux du XVIIe siècle.
Multiples apparitions dans les contes et légendes de Bretagne (La Légende de la mort, d'Anatole Le Braz, par exemple)
Une bande dessinée de Spirou a pour titre L'Ankou. Dessinée en 1978 par Fournier, c'est la seule BD de Spirou dessinée par lui qui ait été traduite et éditée aussi en breton. Elle s'appelle logiquement An Ankou. La traduction est de Loeiz Moulleg.
On aperçoit aussi l'Ankou dans une autre bande dessinée, Bran Ruz, sur la route du fest-noz et de son kan ha diskan chantant la légende celtique de la ville d'Ys.
Dans l'épisode 35 de la troisième saison de Kaamelott (L'Ankou), il est question principalement d'un Ankou qui rôde dans les couloirs du château.
Un spectacle nommé An Ankou représente ce personnage dans un univers assez lugubre et mystérieux.
Encore de la BD, cette fois aux éditions soleil, la série "Contes de L'Ankou" propose de petites histoires tournant autour de l' homme de main de la mort.
Toujours de la BD, dernièrement l'Ankou est apparu dans la BD de Vincent Perez "La Forêt" où tous les protagonistes doivent aller dans le domaine de celui-ci afin d'y retrouver une âme
L'Ankou est également le nom de l'équipe de Rennes de football américain existant depuis 2003.
La saga des Final Fantasy évoque le nom de l'Ankou à trois reprises: dans l'épisode VIII, l'Ankou est le sort de Mort, dans l'épisode IX, à travers les Piments Ankou, et dans l'épisode XII, où un ennemi particulièrement effrayant porte son nom.
Une chanson du groupe breton Tri Yann (Hanter dro macabre) a pour personnage principal l'Ankou
Une nouvelle de Claude Seignolle "Les chevaux de la nuit" dans le recueil "Récits Cruels" fait intervenir l'Ankou du nom d'Hervé Lenn "défunt depuis décembre".
L'ankou apparaît également dans la bande-dessinée se passant en Bretagne : Bout d'homme.
L'Ankou et la nuit de Noël [modifier]
Les Bretons nomment la nuit de Noël « la nuit des Merveilles ». Au cours de cette nuit, durant la messe de minuit, l'Ankou a l'habitude de frôler de sa cape tous ceux qui ne passeront pas l'année.

Voir aussi
Mythologie celtique
Faucheuse

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