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Création pâtissière

Création pâtissière

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Jean Albert Richard


Premium (World), Runkel

Création pâtissière

C'est un souvenir de mon tour cycliste de l'Allemagne de l'Ouest en 1989. L'affaire étant réglée, nous avons fêté l'évènement deux fois, d'abord avec des amis et des voisins, et ensuite avec l'association cycliste de Darmstadt qui avait gracieusement mis à ma disposition un véhicule accompagnateur. Nous avons en conséquence organisé une bouffe où j'avais comme dessert imaginé un gâteau de grandes dimensions, correspondant au nombre des convives, et représentant le pays tout entier. La chose fut concoctée de concert avec notre pâtissier de Runkel, et réalisée deux fois.
Le gâteau en lui-même n'a rien d'extraordinaire, mais il est décoré d'une représentation stylisée de l'Allemagne de l'Ouest avec mention des principaux points stratégiques. Chaque convive pouvait ainsi choisir quelle partie du pays il souhaitait manger. Ceci est naturellement purement idéal, et n'a rien à voir avec un quelconque partage économique ou autre.
Un an plus tard, l'Allemagne était réunifiée: on m'a demandé quelquefois si je souhaitais faire un tour de la nouvelle Allemagne, mais celle de l'Ouest m'avait suffi. Ce n'est pas un préjugé contre une région d'Europe ou une autre, mais le Tour de France, tel que je l'ai fait, perd progressivement de son attrait dès qu'on quitte les Alpes: quand on est arrivé à Belfort, on se trouve confronté au plat pays jusqu'au retour à Paris en arpentant les frontières de l'Est et du Nord, où l'ennui s'ajoute à la fatigue inévitable.
En Allemagne, le problème est un peu différent: après un début à Darmstadt riche en divertissements jusqu à la traversée du massif de l'Eifel, on débouche dans la plaine et on ne la quitte pas jusquà avoir atteint le massif du Harz après avoir longé la côte de la Mer du Nord et celle de la mer Baltique avant de remonter le cours de l'Elbe. Or, qui est né cycliste est instinctivement hostile à un univers à deux dimensions, la longueur et la largeur, parce qu'il y manque la dimension principale, celle qui fait sa grandeur, et c'est la hauteur. J'ai donc été extrêmenent soulagé en apercevant les premiers promontoires du Harz quand je me suis de nouveau dirigé vers le Sud: avec les collines de la Rhön, de la forêt bavaroise, des préalpes bavaroises ,de la Forêt Noire et de l'Odenwald, je pouvais m'arranger.
Un tour de l'Allemagne nouvelle aurait signifié davantage de portions plates, donc encore plus de monotonie. J'en laisse le soin à d'autres, s'il s'en trouve.
La photo a été prise à Darmstadt dans les locaux de l'association cycliste locale, où deux de mes supporters présentent la tarte "fédérale" avant dégustation.

Diapositive scannée.

Aus gegebenem Anlaß
Aus gegebenem Anlaß
Jean Albert Richard


Encore une boucle bouclée (2)
Encore une boucle bouclée (2)
Jean Albert Richard
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Comentarios 3

  • Elvina Benoist-Audiau 21/01/2015 17:12

    Magnifique réalisation !! amitiés, Elvi
  • Jean Albert Richard 28/11/2014 17:39

    @Claudine,

    détrompe-toi, sur un terrain plat, on n'a pas un instant de répit: il faut pédaler continuellement pour avancer, comme sur une piste, et quand le vent s'en mêle, les choses deviennent plus difficiles. J'ai des souvenirs de traversées de la Beauce, où l'on voit les flèches de la cathédrale de Chartres à trente kilomètres de distance: on a la désagréable impression de faire du sur-place. C'est la même chose avec le clocher de l'église de Pithiviers, très fin et pointu comme la plupart de ceux de la région.
    Trente kilomètres, c'est aussi la longueur de la digue de l'Ijsselmeer aux Pays-Bas: pour le plaisir des yeux, on peut rêver mieux que ce ruban d'asphalte entouré d'eau...
    La traversée des Landes ne vaut guère mieux, au milieu des pins qui n'en finissent pas, et c'est une des routes de France où il y a le plus d'accidents parce que la monotonie engendre une sorte de somnolence fatale aux conducteurs.
    En terrain montagneux, ou simplement vallonné, on a des points de rpère plus rapprochés, et le paysage change à chaque tournant: on prend de l'élan dans les descentes pour mieux remonter de l'autre côté. J'ai un fameux souvenir d'une traversée de la Hardangervidda d'Ouest en Est contre le vent: c'est un haut plateau qui n'est pas vraiment plat, où l'on peut utiliser toute son expérience pour venir à bout du terrain, et comme toujours, on s'en tire au mieux quand on va vite. C'est sans doute facile à dire, mais moins l'entreprise dure, moins elle est pénible.

    Auf der Hardangervidda (1982)
    Auf der Hardangervidda (1982)
    Jean Albert Richard


    Amitiés,

    Jean
  • claudine capello 27/11/2014 23:56

    ah moi je croyais que c ètait l inverse et que le plat permettait de se reposer et d accèler ...en revanche tu dis que cela ennuie.... compliments un bon souvenir . bravo bonne phto cl