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Le vitrail de la Crucifixion (XIIème)

Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers
C'est l'un des chefs-d'œuvre de l'art du vitrail. Il se décompose aisément en trois parties. La principale est la partie centrale où se tient la croix du Supplicié sur presque la moitié de la hauteur totale. La croix est en rouge surligné de bleu, ce qui la fait bien ressortir de l'ensemble de la composition. A gauche se tiennent la Vierge et Longin (le centurion romain qui plongea sa lance dans le flanc du Crucifié). A droite, on trouve saint Jean et Stéphaton (le légionnaire qui, selon la tradition, présenta à Jésus une éponge imbibée de vinaigre). Au-dessus des bras de la croix se tiennent les dix apôtres accompagnés de la Vierge. Ensemble, ils sont tournés vers l'Ascension - la partie supérieure du vitrail. Dans cette partie se trouve le Christ en gloire dans une mandorle. Il bénit d'une main tandis que l'autre tient un livre. La mandorle est entourée - de manière surprenante - par deux anges complétement étirés et courbés qui tiennent lieu de fleurs décoratives ou de branches de rameau.
La partie inférieure du vitrail contient un carré central orné de quatre lobes. Dans le lobe supérieur, les Saintes Femmes visitent le tombeau. Le lobe de gauche relate la condamnation de saint Pierre et de saint Paul. Le carré central illustre le martyre de saint Pierre (crucifié la tête en bas) tandis que le lobe droit montre le supplice de saint Paul (décapité).
Enfin le lobe inférieur représente les donateurs : une reine et un roi agenouillés et suivis, chacun, de deux enfants. Les têtes couronnées ont été identifiées comme étant Aliénor d'Aquitaine et Henri II Plantagenêt. Les historiens en déduisent une fourchette pour la création de ce vitrail : entre 1161 (naissance du quatrième fils du couple royal)
et 1173 (date de la rébellion des fils contre leur père Henri II).

L'intérêt de ce vitrail repose également dans le fait qu'il rappelle les modèles syriens et hellénistiques des Ve et VIe siècles : le visage du Christ est barbu, le perizonium- morceau d'étoffe qui cache la nudité de Jésus - a la forme que l'on voit dans ces modèles, les pieds qui reposent sur un suppedaneum et enfin quatre clous et non pas trois.
La beauté de ce vitrail - situé au-dessus de l'autel - et son illustration des trois moments clés du Canon (Résurrection, Esprit qui naît du sacrifice de la Crucifixion et Ascension) résonnent aux oreilles de certains spécialistes comme une volonté délibérée de l'évêque de l'époque d'attirer dans sa cathédrale des pèlerins trop prompts à s'en aller prier au monastère Sainte-Croix, fondé par sainte Radegonde au VIe siècle, et situé cent mètres plus bas! Ce monastère avait reçu, du vivant de la sainte, un fragment de la Vraie Croix de la part de l'empereur de Constantinople, Justin, et de l'impératrice Sophie. Et ce fragment suffisait à drainer les foules... L'évêque a pu donc décider de frapper un grand coup pour contrer la concurrence en créant de toutes pièces une dévotion à la Croix dans sa cathédrale...

Source : «20 siècles en cathédrales», éditions Monum. Article «Le vitrail dans les cathédrales» par Françoise Perrot.
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Kirchenfentser der Kreuzigung (12. Jahrhundert) Eines der Meisterwerke
der Kirchenfensterkunst -- Saint-Pierre Kathedrale von Poitiers
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Exif

Cámara E-400
Objetivo ---
Diafragma 4.7
Tiempo de exposición 1/50
Distancia focal 25.0 mm
ISO 100

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