Boîte à miracles

Boîte à miracles

Revenons des archives à la production courante avec une photo actuelle, bien qu'elle représente aussi... des archives.
Il s'agit d'une collection complète de cartes hebdomadaires du métro parisien des années 1950. Ces cartes étaient émises par chaque station pour les usagers empruntant le métro entre leur domicile et leur lieu de travail. On était encore bien loin de parler de carte orange. Le nom de la station émettrice figurait sur la carte, sous une flèche noire signifiant que le trajet du matin devait obligatoirement partir de cette station. Le poinçonneur, qui était plus souvent une poinçonneuse, faisait donc un de ces petits trous que chantait Serge Gainsbourg de ce côté-là, dans la case correspondant au jour de la semaine concerné. Le trajet du soir, lui, pouvait partir de n'importe quelle station du réseau. J'ai mis en évidence deux cartes de la station Porte de Montreuil (ligne 9) pour deux raisons.

Pour les stations dont le nom était assez long, il existait deux versions, l'une imprimée quelque part à la R.A.T.P., sur laquelle le nom de la station était écrit sur une seule ligne, et l'autre imprimée à la station même par une machine qui produisait aussi des tickets et des carnets: en ce cas, le nom de la station était écrit sur deux lignes. Deux procédés d'impression pour une même chose, on peut se demander si cela était bien rentable, mais bon: c'était ainsi!

Sur la carte du dessous, on peut voir une surcharge manuelle "TN" apposée en sens inverse par rapport au nom de la station: c'étaient les initiales de travailleur de nuit. Pour de tels usagers, il est évident que c'est le trajet du soir qui partait de leur domicile et celui du matin de leur lieu de travail, et la carte était donc poinçonnée en conséquence.

La boîte contient au moins un exemplaire de chaque station du métro parisien ouverte vers la fin des années 1950. Comment les réunir, me direz-vous? C'est bien simple. Le dernier jour de la semaine, les usagers se débarrassaient de leur carte désormais périmée en la jetant dans une poubelle ou par terre, et il suffisait de passer derrière. On objectera que c'est sans doute peu hygiénique, mais en tout cas, c'est efficace, la preuve en est. On est Parisien ou on ne l'est pas...