Eclaboussures....!!
Amertume de la mer
par Jean-Michel Maulpoix
La mer attend son large, cherche ses eaux, désire le bleu, crache et crie, s'accroche et défaille, quand son écorce et sa coquille se brisent, et la fragile ardoise de ses clochers, et tous les verres qu'elle a vidés puis jetés derrière les taillis.
La mer chuinte au soir et peluche, avant de s'endormir, la tête entre les bras, comme une enfant peureuse, quêtant dans la nuit calme des idées d'aurores et d'émoi, encore un peu de vin, de vent et de clarté, un peu d'oubli.
Son gros coeur de machine s'effondre dans son bleu; sa servitude quémande son salaire de sel: quelques gouttes, un bout de pain, un butin si maigre, pas même de quoi gagner le large après tant de vagues remuées tout ce temps!
Elle brûle de se défaire du ciel qui la manie, la flatte ou la conspue: ô ces ailes qui lui manquent, cet horizon partout à bout portant! Verra-t-elle jamais se lever son jour, dans la pénombre d'un prénom de femme?
Elle n'a ni corps ni chair à elle: elle revient de nulle part et parle de travers, elle rêve à autre chose; elle parle et rêve de choses et d'autres : pourquoi donc ne pas dire que le temps à midi s'arrête au fond d'un lac?
On prétend que le bleu perle sous sa paupière: on la croit folle, elle se désole, rêvant pour rien de branches et de racines, assise sur une espèce de valise en cuir au bout de la plage où personne ne viendra la chercher.
Quelle nuit, quel jour fait-il dans sa tête engourdie de femme assise? Elle ouvre en grand les bras aux enfants accourus du large. Il lui plaît d'exciter leurs rires et leurs éclaboussures, de baigner les pieds nus, de lécher la peau claire.
Mais vivre n'est pas son affaire: elle ne raconte pas son désir, fiévreux d'images et de rivages; elle n'ira guère plus loin que ce chagrin-ci, d'un impossible bleu-lavande, celui d'anciennes lettres d'amour et de mouchoirs trempés.
La voici d'un gris de sépulcre, avec tout ce vide autour d'elle, cueillant la mort d'un baiser brusque, suçant le noyau et crachant le fruit, titubant comme le souvenir, priant parfois très bas, brisant après le rêve la cruche qu'il a vidée.
Son coeur est un abîme qui recommence jour après nuit la même journée obscure, qui chante de la même voix brouillée le désordre et le bruit, qui va, lavant sa plaie, toujours poussant pour rien son eau pauvre en amour.
Robert Buatois 17/05/2014 13:58
Joli texte et beau shoot sur une eau qui veut repousser les limites de son territoire.Amitiés
Robert
Josiane FERRET 14/05/2014 19:21
un joli texte accompagnant ces "éclaboussures", ne pas se trouver trop près si on ne veut pas profiter de la douche, jolie photo remuante, bises, Josianedominati simone 14/05/2014 11:43
Belle histoire et excellent shoot :comme si on y était !Amitiès.SimoneJean-Marc P 13/05/2014 7:40
J'aime vraiment beaucoup les photos de bord de mer ......peut être du fait que j'en suis très loin ici ...(((Merci Marie pour cette belle photo
Bisous Jean Marc
Dream30 13/05/2014 0:07
j'aime !!!Bises
gilles Boisset 12/05/2014 18:39
belle capture de la vague qui verse ses larmes en venant se briser sur les rochers.amitiés
gilles
masoa 12/05/2014 7:41
Attention à l'objectif !Belle prise***Amts,JP
quinze14 12/05/2014 1:05
Un cliché d'une scène marine qui éclabousse,bravo!!!!!Amitiés.
liliane salmon 11/05/2014 22:58
un superbe cliché !!bises
SYLDERO 11/05/2014 21:19
J'ADORE!:-)
Christian Villain 11/05/2014 20:47
Belle illustration d'un beau poème .Merci de ce partage .
Bises .
Elvina Benoist-Audiau 11/05/2014 20:39
Une belle saisie salée !! Amitiés, ElviJosiane64 11/05/2014 20:28
J'aime beaucoup ta photo.Bises.
Josiane
Jifasch32 11/05/2014 20:14
Une très belle composition / cadrage pour cette belle photo dont les teintes s'accordent bien avec le côté nostalgique et triste du très beau texte...! Mais à d'autres moments et sous d'autres cieux la mer peut avoir aussi des aspects beaucoup plus positifs et agréables que l'amertume décrite ici....! AmitiésJF
photos c-k 11/05/2014 19:38
La mer nous fascinera toujours.....une image très dynamique....superbe !!
J'adore !!
bise, Katherine