La magnanerie abandonnée ...
ma balade cet après midi ... dans ma région,
L’élevage de ver à soie et la fabrication de fil de soie semble avoir existé dans les Cévennes dès la fin du XIIIè siècle. Un acte notarié de 1296 cite l’existence d’un certain Raymond de Gaussargues d'Anduze, « trahandier" c'est à dire tireur de soie. Le développement de cette activité va être très irrégulier en fonction des aléas politiques (guerres, révolution, intérêt des rois en place…) mais aussi des subventions données par l’état. Charles VIII d’Anjou avait déjà encouragé par des privilèges les fabriques de soie de Lyon et de Tours mais c’est sous Henri IV, devant l’importance des importations de soie grevant fortement le budget royal, qu’ il a été décidé d’imposer la culture du mûrier dans toutes les communes et de la subventionner. Politique de subvention également sous Louis XIV avec Colbert : prêts sans intérêts, subventions, privilèges, libre usage des cours d’eau à ceux qui installent des filatures et des moulinages, prime pour chaque pied de murier de 3 ans …Cependant, la révocation de l'édit de Nantes va porter un coup fatal à la sériciculture : les familles protestantes des Cévennes grands producteurs de soie vont se réfugier alors à l'étranger.
La production française est à son apogée autour de 1853 avec 26000 tonnes de cocons. En 1855 avec 5000 tonnes de soie grège, la production dépasse celle des royaumes lombards et vénitiens réunis.
Plus de 2300 communes pratiquaient la sériciculture, ce qui occupait environ 300.000 à 350.000 personnes.
Ces chiffres ne seront cependant plus jamais atteints car c’est à cette époque qu’une épidémie virulente va progressivement décimer les élevages de vers à soie et faire chuter la production de cocons : 7500 tonnes en 1856.
Pasteur est envoyé dans les Cévennes en 1865 par le ministère de l’Agriculture et met en place 4 ans plus tard une méthode pour sélectionner les œufs indemnes de maladie.
Cependant la guerre de 1870 ainsi que la concurrence liée à l’ouverture du canal de Suez en 1869 freinent la reprise de l’activité. En 1892, une prime proportionnelle au poids des cocons récoltés est mise en place mais reste insuffisante.
Le coup final est porté par l’apparition des fibres synthétiques (nylon en 1938)
Robert Buatois 25/01/2023 11:45
C'est une activité perdue qui a coûté cher à ceux qui vivaient de ce travail, ton commentaire l'explique très bien et nous avons perdu gros, sans doute à cause de l'imprévoyance de l'État qui n'a pas vu ou du moins, mal appréhendé ce qui allait arriver.Bises
JeanPierre 25/01/2023 9:41
Joli coin, avec en prime des explications intéressantes.Bises
Jifasch32 24/01/2023 23:22
Interessants cliché et documentation Merci du partageJF