Podium du 20 kilomètres marche - 1968

Podium du 20 kilomètres marche - 1968

Quand on n'est pas vraiment un spécialiste d'une discipline, c'est toujours très satisfaisant de s'être qualifié pour les championnats de France, mais l'aventure s'arrête là. Tant que les meilleurs de chaque région se rencontrent, c'est encore relativement équitable, mais il y a aussi des athlètes qualifiés d'office, et ce sont ceux... du bataillon de Joinville, qui tiennent le haut du pavé dans le sport civil. Alors, forcément, le fossé est infranchissable: il faut se représenter que le vainqueur de cette année-là, Arnoux, ici sur la plus haute marche, m'a doublé sept fois en 50 tours de piste, c'est-à-dire qu'environ tous les sept tours il me prenait un tour, et il est inutile d'essayer de lui emboîter le pas: cela ne fonctionne tout au plus qu'une vingtaine de mètres: c'est formule 3 contre formule 1. Ceci dit, je n'étais pas mécontent de moi avec une douzième place sur 21 participants, et un temps de 2 h 00' 15'', même si naturellement j'aurais très volontiers mis 16 secondes de moins, ce qui du reste n'aurait pas changé ma place...
Après l'arrivée, Arnoux, qui devait bien avoir 35 ans quand j'en avais 20, est venu me remercier parce que je lui avais toujours laissé le passage à la corde, comme il se doit en pareil cas: il faut croire que certains ne le savaient pas, et il a estimé mon style irréprochable (on connaît les éternelles discussions avec les commissaires sur la question de savoir si les athlètes ont bien constamment un pied par terre, avec avertissements et éventuelle exclusion de la course si quelqu'un "court" trop souvent).
Le vainqueur de Nantes quelques semaines auparavant a terminé troisième, le résultat était donc parfaitement logique: d'ailleurs, c'est un domaine où il n'y a pas de miracles.
L'année suivante, il avait été libéré ce qui m'a permis de remporter le championnat de la région, et j'étais donc de nouveau qualifié pour les championnats de France mais il aurait fallu que je rempile, alors non...
De toute manière, ma vraie carrière sportive était autre part.

Diapositive scannée.