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Une porte comme carte d’identité

Une porte comme carte d’identité

32.100 22

de ceulaer


Premium (World), javea

Une porte comme carte d’identité

exercice photo n°29 : serrures avec ou sans clé (ici sans)

Dans l’histoire de Zanzibar, les portes sculptées ont joué un rôle social de première importance. Plus une porte était grande et belle, plus le propriétaire est riche et influent. L’explorateur anglais Richard Burton écrivait d’ailleurs en 1873 : « Plus haut est le linteau, plus grande est la porte, plus lourde est la serrure, plus gros sont les clous, plus importante est la personne ! ». Au moment de sa splendeur, à partir du la fin du XVIIIe siècle, Stone Town est divisée en quartiers distincts avec chacun une population différentes (Noirs, Arabes, Blancs, Indiens) et une activité économique propre. Les portes permettaient de savoir dans quel quartier on se trouvait et, puisque la quasi-totalité du commerce se faisait dans les maisons, elles indiquaient aussi chez qui on allait. Et pour savoir tout cela, il suffisait de lire la porte grâce aux motifs sculptés.

Au XVIIIe siècle, le développement de la culture et du commerce des épices entraînent de nombreux échanges avec l’Inde et des Indiens viennent s’établir à Stone Town. Ils apportent avec eux deux types de porte : la « Gujarati » et la « Punjabi ». La porte Gujarati est carrée et divisée en deux vantaux afin de ne laisser passer qu’une seule personne à la fois et ce afin de sécuriser leur boutique, les Indiens étant essentiellement des joailliers. En Swahili, le vantail droit de la porte est appelé « mlango dume » (porte mâle) et le vantail gauche, « mlango jike », (porte femelle). La porte Punjabi se reconnait encore plus facilement grâce à sa forme en arche et ses panneaux parsemés de clous en cuivre, jadis utilisés pour protéger la maison contre les attaques d’éléphants. On dit d’ailleurs que de nombreux éléphants vivaient sur l’île de Zanzibar avant l’an 1000 de notre ère. Marco Polo le confirme même dans ses récits de voyage en 1295. Mais bon, au XIXe siècle, il n’y a plus un seul éléphant sur l’île et les clous ont alors surtout une valeur décorative qui ajoute au symbole de richesse du propriétaire.

Clairement, celle-ci doit être "retapée" et appartient à une pauvre propriétaire

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